“Il n’est nul besoin de rappeler l’apport irremplaçable de l’AFPA à la mission de service public de qualification et de réinsertion”, commence André Gerin, dans le courrier qu’il vient d’adresser au Premier ministre, François Fillon. “70 % des stagiaires trouvent un emploi qualifié à l’issue de leur formation.” Mais ces “performances” sont sérieusement menacées par l’application des lois européennes basées sur le sacro-saint principe libéral de concurrence libre et non faussée. Progressivement, l’association se voit en effet déposséder de tout ce qui faisait son originalité et sa force. Les personnels, notamment ceux du centre de Vénissieux, sont fortement mobilisés pour refuser ce déclin. Le député estime que la France “doit préserver son outil de formation hors cadre marchand”.
Avant d’en appeler à l’intervention du gouvernement, André Gerin liste dans sa lettre tous les reculs qu’a dû encaisser l’AFPA : impossibilité d’exercer la double fonction d’orientation et de formation, perte de l’habilitation générale et permanente à délivrer des certifications professionnelles, transfert de 2000 postes de conseillers d’orientation vers Pôle emploi, fonte des subventions d’État, difficultés des conseils régionaux (compétents en matière de formation professionnelle) à pallier le retrait de l’État sans contrevenir aux règles européennes…
“Toutes ces dispositions paralysent le fonctionnement et surtout mettent à mal les fondements mêmes de l’existence de l’AFPA. Nous assistons à un véritable dépeçage, déplore André Gerin. Le gouvernement doit exiger que l’association bénéficie du principe de dérogation au regard du droit de la concurrence. La France doit préserver son outil de formation hors cadre marchand”.