“Qu’est-ce qui se passe ? Il n’y a pas école ?” Ce jeudi matin, au Clos-Verger, quelques parents paraissent inquiets en découvrant un attroupement devant la maternelle. Isabelle Mistral, responsable des parents d’élèves, les informe que l’école sera bloquée jusqu’à 9 heures mais qu’ils peuvent laisser leurs enfants, qui pourront être pris en charge par les ATSEM. Raison du bloquage : la fermeture annoncée d’une classe à la rentrée. “Avec 92 élèves scolarisés, explique Véronique Boyer, directrice de l’école, l’inspection académique ferme la classe. À 93, on la garde. Pour l’instant, il manque six élèves. Cette année, on avait 103 élèves pour quatre classes, ce qui fait une moyenne de 26 élèves par classe. L’an prochain, si on passe à trois classes, la moyenne montera autour de 33 élèves. Les syndicats sont inquiets du comptage qui va s’effectuer en septembre. C’est délicat, on est sur la corde raide.”
Fabienne Guichard, une enseignante, ajoute que les inscriptions ne sont pas terminées et que les commissions qui actent les fermetures de classe se déroulent trop tôt. “Les parents se mobilisent, conclut la directrice, et nous, on prend acte !” Les petits ont été rassemblés derrière une banderole qui dénonce les classes surchargées et les mauvaises conditions de travail qui mettront des enfants en difficultés scolaires. Avec les parents d’élèves, ils chantent : “Nos maîtresses on veut garder, pas de classe supprimée !”
Michèle Picard, maire de Vénissieux, est venue soutenir le mouvement avec son adjoint Christian Falconnet, également conseiller général. “Dans le département, des décisions sont prises qui menacent l’école publique. Depuis janvier, on connaît des situations de non-remplacements comme jamais auparavant : 350 jours, en comptant les directions et les instituteurs. Dans notre ville, des fermetures de classes sont annoncées. En agissant en amont, les parents d’élèves du Clos-Verger ont une attitude responsable. J’espère que leur action fera boule de neige. La municipalité se battra à leurs côtés, comme elle l’a fait en 2010. Nous voulons une école de qualité et d’excellence à Vénissieux.”
Christian Falconnet s’insurge lui aussi devant un tel paradoxe : “Ou on veut donner la chance à tous les gones ou on ne veut pas la donner. À Jean-Moulin, il devait y avoir une classe sauvage à partir d’aujourd’hui. Finalement, un instituteur a été nommé. En fait, le gouvernement a décidé de créer des jardins d’éveil pour les 2-3 ans et l’inspection académique ne comptabilise plus les petits de moins de 3 ans. Pourtant, de nombreux parents désirent scolariser leurs enfants dès cet âge-là, qu’ils soient en zone ordinaire ou en ZEP !”
Pendant que parents et enfants chantent “Tous ensemble on va gagner, pas de classe supprimée”, Isabelle Mistral annonce : “Si cette première action ne fonctionne pas, on en fera d’autres !”
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