Dans une enquête réalisée fin mars par l’institut IPSOS pour le réseau des radios locales de Radio France*, on apprend que près d’un Français sur deux (43 %) estime que les conditions de vie dans les quartiers populaires se sont dégradées, malgré le plan Espoirs banlieues lancé en 2008. Les habitants des quartiers en question sont paradoxalement un peu moins nombreux (32 %) à faire le même constat. Ils sont même 18 % à percevoir une amélioration. Le malaise est néanmoins bien présent. Trois quarts des résidants de zone sensibles disent vouloir en partir, et près de la moitié se sentent rejetés en raison de leur lieu de résidence.
Ce malaise repose en premier lieu sur un sentiment d’insécurité (54 %). Lorsqu’on leur demande quelles seraient les mesures à mettre en place pour une amélioration de la situation, la priorité (44 %) va à l’installation d’entreprises au cœur des quartiers, puis à l’amélioration du système éducatif (36 %) et au renforcement de la présence policière (27 %). La sensibilité politique joue beaucoup dans la nature des réponses : plus les personnes interrogées se déclarent de droite, plus elles mettent en avant le renforcement de la police.
Quand on les invite à désigner le parti politique le plus à même d’agir efficacement, les habitants des quartiers populaires citent la gauche (PCF, PS, Verts), de peu devant le FN (21 %), mais loin devant l’UMP (7 %). Les Français dans leur ensemble croient davantage à la gauche (36 %), puis à l’UMP (15 %) et enfin au FN (13 %).
*Enquête réalisée du 24 au 26 mars par téléphone auprès de 1 400 personnes âgées de 25 ans et plus.
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