Les manœuvres et grutiers de la société Naviland Cargo, une filiale de la SNCF, ont repris le travail ce matin sur le site du chantier combiné de Vénissieux. Ils étaient en grève depuis le mercredi 16 février. Leurs revendications, qui portent sur une amélioration des conditions de travail et des salaires, n’ont pourtant pas été entendues. Les représentants CGT du personnel n’ont même pas été reçus. Raison avancée par la direction : “les responsables sont en vacances” ! Naviland Cargo a proposé que les négociations s’ouvrent le mardi 1er mars. Faute de mieux, les grévistes ont accepté. Mais ils préviennent : “Nous sommes prêts à reprendre le mouvement si nos revendications ne sont pas acceptées.”
La question des salaires est centrale. Les rémunérations vont de 1 150 euros net par mois pour un manœuvre à environ 1 400 euros pour un grutier avec dix ans d’expérience. “Beaucoup moins que chez certains concurrents, dénoncent les intéressés, alors que nous sommes polyvalents sur plusieurs types de postes.” Outre la question des rémunérations, les travailleurs du chantier combiné de Vénissieux attirent l’attention sur l’insuffisance des conditions de sécurité. “Le site n’est pas du tout adapté, déplore un grutier. Il n’y a encore jamais eu d’accident grave mais ça nous pend au nez. D’autant que nous traitons ici des matières dangereuses. Les citernes de produits toxiques ne devraient pas rester plus de 48 heures sur le site, mais certaines sont ici depuis des semaines.”
Les salariés demandent par ailleurs le remplacement d’un matériel vieillissant, qu’il s’agisse des motrices pour tracter les trains, des ordinateurs, des téléphones, ou encore des radios. Ici, le long du chemin du Charbonnier, 45 grutiers et manœuvres forment et déforment une dizaine de trains chaque jour. Et assurent les chargements et déchargements des conteneurs de quelque 350 camions. Ce qui en fait l’un des plus gros centres Naviland Cargo en France.