Depuis le mercredi 16 février, plus aucun train de marchandises n’est entré ou sorti du site Naviland Cargo du chantier combiné de Vénissieux, où le personnel est en grève illimitée. La direction n’a toujours pas ouvert les négociations. Ici, en temps normal, le long du chemin du Charbonnier, 45 grutiers et manœuvres forment et déforment une dizaine de trains chaque jour. Et assurent les chargements et déchargements des conteneurs de quelque 350 camions. C’est l’un des plus gros centres Naviland Cargo en France. “Nous sommes la plaque tournante de l’entreprise, qui est une filiale à 99 % de la SNCF”, soulignent les grévistes, dont les revendications portent avant tout sur les salaires. Les rémunérations vont de 1 150 euros net par mois pour un manœuvre à environ 1 400 euros pour un grutier avec dix ans d’expérience. “Beaucoup moins que chez certains concurrents, dénoncent-ils, alors que nous sommes polyvalents sur plusieurs types de postes.” Outre la question des rémunérations, les travailleurs du chantier combiné de Vénissieux attirent l’attention sur l’insuffisance des conditions de sécurité. “Le site n’est pas du tout adapté, déplore un grutier. Il n’y a encore jamais eu d’accident grave mais ça nous pend au nez. D’autant que nous traitons ici des matières dangereuses, y compris des matières radioactives qui vont à la centrale nucléaire de Pierrelatte. Les citernes de produits toxiques ne devraient pas rester plus de 48 heures sur le site, mais certaines sont ici depuis des semaines.” Les salariés demandent par ailleurs le remplacement d’un matériel vieillissant, qu’il s’agisse des motrices pour tracter les trains, des ordinateurs, des téléphones, ou encore des radios.
Sur l’ensemble de ces griefs, la direction n’a pas même daigné recevoir les représentants du personnel. Pas plus qu’elle n’a souhaité répondre à nos questions.
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