L’indignation publique exprimée par le maire de Vénissieux, Michèle Picard, concernant l’entreprise Sensual clean service, qui propose les services de femmes de ménage en tenue sexy, a surtout profité pour l’instant à ladite entreprise, qui s’est offert une énorme campagne de promotion gratuite dans les médias. Mais Michèle Picard n’entend pas en rester là. Le maire de Vénissieux, connu pour ses engagements féministes, veut obtenir dans les plus brefs délais la fermeture de cette société, dont l’activité, dénonce-t-elle, est “une insulte à l’image de la femme, s’appuie sur une forme d’exploitation et rappelle étrangement la prostitution”. Pour ce faire, elle vient d’écrire simultanément au Premier ministre, François Fillon, à son ministre du Travail, Xavier Bertand, à sa ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, au procureur de la République de Lyon, Marc Désert, à la présidente du Medef, Laurence Parisot, ainsi qu’au directeur départemental du Travail, Bernard Cholvy. Les courriers sont sensiblement identiques. Ils varient à la marge, en fonction des responsabilités des destinataires. Ainsi, aux membres du gouvernement, à commencer par le Premier ministre, Michèle Picard réaffirme son indignation : “Il est inadmissible que ce genre d’entreprise, sous prétexte de prestations de services ménagers, puisse exercer en toute impunité sur le territoire national (…). Cette menace contre les droits des femmes devrait susciter une réaction forte et mobiliser les pouvoirs publics.” Au directeur départemental du travail, le maire de Vénissieux pose la question suivante : “Comment est-il possible qu’une entreprise enregistrée dans le secteur d’activité “nettoyage courant des bâtiments”, puisse exercer dans ce registre proche de la prostitution ?” Et à l’intention de la patronne des patrons, Laurence Parisot, elle ajoute : “Je considère que cette activité porte gravement atteinte à l’éthique des entreprises françaises”. Enfin, au procureur de la République de Lyon, Marc Désert, Michèle Picard demande de “tout mettre en œuvre pour que cette atteinte intolérable aux droits des femmes, à leur dignité, cesse dans les plus brefs délais”.