Lundi 14 février, de nombreux parents d’élèves de l’école maternelle Jean-Moulin étaient rassemblés tôt le matin pour manifester dans la cour. À leurs côtés le maire de Vénissieux, Michèle Picard, ainsi qu’un grand nombre d’élus, dont les deux conseillers généraux Christian Falconnet et Marie-Christine Burricand. Mme Hamitouche, présidente de l’association indépendante de parents d’élèves, prenait la parole : “Chaque enfant a droit à un enseignement de qualité. Nous ne pouvons pas tolérer que les enseignants absents ne soient pas remplacés. Rien que dans notre groupe scolaire, il y a trois absents. Une maîtresse de grande section de maternelle partie en congé de maternité n’est pas remplacée. Son absence était pourtant prévue depuis septembre. En élémentaire, depuis une semaine et pour un mois, une enseignante de CE2 est arrêtée, une enseignante de Clin à mi-temps n’est pas remplacée non plus. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser une classe sauvage.”
Ces actions ont permis d’obtenir deux résultats concrets : hier matin, l’enseignante de CE2 était remplacée, et en grande section de maternelle, un remplaçant a été nommé. D’abord à mi-temps, il doit passer à temps plein au retour des vacances scolaires de février.
Pour défendre une école publique, laïque et de qualité, Michèle Picard a obtenu un rendez-vous à l’inspection académique où elle accompagnera les parents jeudi matin. Et pour montrer son engagement, le maire a également assuré la classe aux enfants ce mardi 15 février, avant de participer à la manifestation organisée à l’initiative du SNUipp sur le parking du même groupe scolaire. “À Vénissieux, plusieurs groupes scolaires sont concernés et la colère monte dans certains collèges pour ce même problème, rappelait-elle. À l’heure où le gouvernement annonce de nouvelles suppressions de postes, le constat est simple : l’État est PRIS en défaut sur l’une de ses principales missions régaliennes. L’enseignement pour tous n’est plus assuré.” Bernard Curtet (SNUipp) relevait pour sa part : “En faisant du bruit, nous avons obtenu satisfaction. Nous devons rester mobilisés.”
« La situation est inquiétante dans les collèges qui doivent faire face à une diminution de leur DHG (Dotation horaire globale) » relèvent aussi les conseillers généraux Marie-Christine Burricand et Christian Falconnet. Dans l’état, cela entraînerait des suppressions de postes au collège Paul-Eluard et une hausse des effectifs par classe. À Aragon, les parents d’élèves sont mobilisés pour les emplois”vie scolaire”. Partout, les principaux et les équipes éducatives font de la voltige pour maintenir les projets et la qualité du travail. Cette situation ne s’explique pas seulement par des difficultés conjoncturelles mais résulte directement de la volonté gouvernementale d’affaiblir l’école publique et laïque. Ce ne serait plus l’école pour tous mais l’école selon les moyens financiers de chacun… la ségrégation sociale renforcée”, concluent les deux élus du Conseil général à Vénissieux.
Ces difficultés apportent de l’eau au moulin des syndicats (SNUipp, FSU, CGT Éduc’action) : “L’éducation n’est plus une ambition pour ce gouvernement, estiment les représentants syndicaux. Il aura supprimé 50 000 postes dans le service public d’éducation en cinq années, mettant en difficulté écoles et établissements, dégradant de façon systématique les conditions d’accueil, de formation et de qualification des élèves, détériorant les conditions de travail des personnels.” Un appel à la grève est lancé pour le 19 mars, journée d’action interprofessionnelle.