Malgré un potentiel évident, le supermarché du centre-ville n’a jamais fonctionné convenablement sous les enseignes Atac et Simply Market. L’arrivée de Casino devrait changer la donne. Le groupe stéphanois a fait 700 000 euros de travaux. Et renforcé l’effectif de sept personnes, notamment pour limiter le temps d’attente en caisse, point noir du magasin depuis son ouverture en 2003.
Ce mercredi 12 janvier, jour d’ouverture du supermarché Casino du centre-ville, les clients sont au rendez-vous. Nombreux. Curieux de découvrir leur nouveau supermarché de proximité. Il y a du monde en caisse, mais l’attente est raisonnable. Voilà un détail qui n’aura pas échappé aux ex-habitués d’Atac et Simply Market, les deux précédentes enseignes, où les queues étaient souvent interminables.
“Quand je suis venu en repérage, j’ai tout de suite vu que c’était le problème majeur, confie Ferdinand Magalhaes, le nouveau directeur du magasin. Les quelques clients avec qui j’ai pu discuter évoquaient tout de suite ce problème”. Casino a donc décidé de mettre les moyens pour offrir un service à la hauteur. En plus des 16 personnes de l’effectif de Simply Market, entièrement conservé, cinq recrutements viennent renforcer l’équipe. Un boucher et un poissonnier du groupe Casino ont aussi rejoint Vénissieux. Par ailleurs, tous les membres du personnel, y compris l’encadrement, ont suivi les dix jours précédant l’ouverture une formation leur permettant d’aller en caisse si nécessaire.
Ces dix jours ont également été mis à profit pour rénover le magasin en profondeur. Le résultat est assez bluffant. Même si la disposition des travées reste identique, on a l’impression d’être dans un autre supermarché. Les couleurs vert et marron sont dominantes. La présentation soignée. Et le nombre de produits proposés nettement supérieur. “Nous avons 13 000 références”, précise le directeur. À l’ouverture d’Atac, en 2003, on comptait environ 9 000 références. Quand Simply Market est arrivé, avec une stratégie beaucoup plus discount, le choix s’est encore raréfié. Et l’on a craint le pire quand l’hypothèse d’un rachat par Lidl a été sérieusement évoquée au mois d’octobre dernier. Aujourd’hui, les grandes marques sont de retour dans les rayons. La cave est bien fournie. La boucherie et la poissonnerie ont des secteurs dédiés. Bref, un vrai bon supermarché de proximité.
Pas de hausse des prix
Ce retour de la qualité ne devrait toutefois pas entraîner une hausse des prix. C’est en tout cas la promesse faite par Thierry Thomas, directeur opérationnel, le soir de l’inauguration, mardi 11 janvier. « Nous ne serons pas plus chers que Simply Market, je m’y engage. Si quelqu’un trouve un prix plus élevé sur un produit similaire, il peut m’appeler directement sur mon portable !”
Déjà présent aux Minguettes depuis 40 ans, Casino peut en outre se prévaloir d’une réelle expérience locale, gage de réussite. “Ce n’est pas pour rien que notre slogan est “Nourrir un monde de diversité”, rappelait Thierry Thomas. Notre groupe est capable de s’implanter dans les beaux quartiers à Paris, mais aussi à Vaulx-en-Velin, où plus personne ne voulait venir et où nous avons réussi.”
Présent le soir de l’inauguration, l’ancien personnel de Simply Market ne cachait pas sa satisfaction de travailler sous ces nouvelles couleurs. Et surtout d’avoir échappé à une reprise par le hard discounter Lidl, connu pour offrir des conditions de travail aussi dures que ses prix sont bas. “On y est pour quelque chose, se félicitait une caissière. Si on n’avait pas fait grève au mois d’octobre pour s’opposer à la vente à Lidl, peut-être que Casino ne serait pas là aujourd’hui.”
La municipalité, en premier lieu le maire, Michèle Picard, s’est également beaucoup investie pour faire aboutir ce dossier. On le comprend aisément : l’arrivée d’un Lidl au Vieux-Bourg n’aurait en rien aidé le centre-ville de la 3e ville du département à retrouver une attractivité digne de son rang. “Le développement des agglomérations ne saurait dépendre uniquement du pouvoir d’achat de la population avec des quartiers aisés qui captent les activités commerçantes et lucratives et les quartiers populaires désertés de toute enseigne, observait le maire. (…) Nous souhaitons que Casino soit une locomotive du commerce en centre-ville, dans le cadre d’un partenariat actif avec la Ville ainsi qu’avec les commerçants”