Lundi en fin de matinée, la PAF (Police de l’air et des frontières) s’est présentée au domicile de M. et Mme Bekir, dans le quartier Monmousseau, pour les interpeller. Ce couple originaire de Macédoine est suivi depuis 2005 par le comité local du Réseau éducation sans frontières (RESF). Ils sont parents de six enfants, dont deux nés en France, tous parrainés par les élus vénissians en 2008 à l’occasion d’une cérémonie de baptême républicain.
Au moment de l’arrestation, une des filles aînées, régularisée depuis peu, a pu sortir rapidement de l’appartement et avertir les maîtresses et enseignants de ses jeunes frères et sœurs. Les parents ont été emmenés dans les locaux de la PAF. Le comité local de RESF s’est organisé et relayé pour protéger les enfants, et faire pression sur la PAF et la préfecture. M. et Mme Bekir ont finalement été libérés en fin d’après-midi. “Cependant, soulignent les membres du Réseau, leurs passeports ont été confisqués. Il leur a été remis un récépissé d’identité. Est-ce bien légal ?”
L’adjoint au maire chargé des formalités administratives, Lotfi Ben Khelifa (PS), est également intervenu auprès de la PAF pour demander la libération du couple macédonien. « Cette façon de procéder est non seulement inhumaine mais incompréhensible, dénonce-t-il. Cette famille est installée depuis longtemps à Vénissieux, quatre de leurs enfants sont scolarisés dans les écoles de notre commune. Le gouvernement cherche à faire du chiffre en matière d’expulsions. Il n’y a rien d’autre à comprendre. »
Une pétition de soutien à cette famille est désormais accessible sur le site de RESF : www.educationsansfrontieres.org