Depuis lundi, une quinzaine d’employés de la Sacoviv (Société anonyme de construction de la Ville de Vénissieux) sont en grève. Ils dénoncent “les méthodes insupportables” de la direction, le non-respect de la dignité du personnel, le recul de l’emploi et des acquis sociaux, et s’inquiètent également du devenir de la société. Patrick Guyard, qui a pris la tête de la Sacoviv en 2008, a déjà reçu les grévistes à trois reprises. Mais ces rencontres n’ont pour l’instant permis aucune avancée.
Jacques Bertrand, porte-parole du mouvement, qui touche environ la moitié du personnel, porte des accusations assez lourdes à l’encontre de Patrick Guyard : “Depuis son arrivée, le malaise qui était déjà perceptible à la Sacoviv, s’est nettement accentué. Ses méthodes sont insupportables, il oppose les gens et les services, il méprise le personnel. Les employés sont sous tension, l’absentéisme est d’ailleurs très élevé.” Le sort réservé à une cadre de l’entreprise a précipité la grève. “Disons que c’est l’élément déclencheur, précise Jacques Bertrand. Après 20 ans d’ancienneté, notre collègue est aujourd’hui menacée de licenciement, après l’échec d’une négociation à l’amiable dont la direction porte la responsabilité. (N.D.L.R. : l’entretien préalable au licenciement doit avoir lieu ce jeudi après-midi). C’est l’illustration du climat détestable dans lequel nous travaillons.”
Si Patrick Guyard se refuse à tout commentaire sur ce cas particulier, il n’esquive pas les accusations concernant la dégradation de l’ambiance dans l’entreprise. On peut même dire qu’il assume d’une certaine manière cette évolution. “C’est vrai qu’il y a eu une rupture depuis mon arrivée. Il y avait des situations qu’on ne pouvait plus tolérer. Je comprends que cela puisse perturber certaines personnes, convient-il, d’autant que nous faisons un travail qui n’est pas toujours facile, mais je suis là pour diriger une société le plus efficacement possible. Par exemple, on me reproche d’avoir fait reculer l’emploi en supprimant des postes, mais si des personnes sont en sous-charge de travail, il est légitime que je ne les remplace pas au moment de leur départ à la retraite.”
Patrick Guyard a le soutien du conseil d’administration. “Le directeur est peut-être parfois abrupt, admet la présidente, Évelyne Ebersviller, mais il met en œuvre les objectifs que nous avons décidés. À la Sacoviv, nous avons un problème profond et ancien dans l’organisation du travail et la gestion du personnel. Il s’agit de le régler pour pouvoir développer la société et rendre un meilleur service aux locataires.”