Les 90 salariés de Vénivov, une entreprise leader en Europe dans la production de nappage plastifié, de revêtement mural et de films industriels, n’ont toujours pas été payés pour le mois de novembre. Dans un contexte très compliqué, et sur fond de rumeur de mise en cessation de paiement de l’entreprise, la colère a pris le dessus. À l’appel d’une intersyndicale CGT-CFDT-CGC, le personnel a bloqué jeudi toute sortie de production. En fin de journée, la direction a annoncé un paiement partiel des salaires dès vendredi, et le versement du reliquat à la mi-décembre.
“Cette rumeur de mise en cessation de paiement, c’est un quiproquo”, plaide la direction. Reste que l’année 2010 aura été l’une des plus difficiles de la longue histoire de Vénivov, une usine créée en 1874 à Vénissieux, à qui on doit cette révolution qu’a été la toile cirée, connue sous le nom « Vénilia ».
En septembre et octobre, six semaines ont été chômées, faute de pouvoir honorer les commandes. Par ailleurs, depuis le début du mois d’octobre, les employés, affairés à des tâches de rangement, de nettoyage et d’archivage, ont vu la moitié du stock quitter le magasin central, afin de renflouer les caisses du groupe. “La fermeture n’est pas loin, estime Stéphane Navarro, délégué syndical CGT. Nous ne produisons plus, le magasin est vidé de son stock, le chômage partiel s’installe… Nous devons réagir. Il faut se battre pour notre outil de travail.” Ce 2 décembre, les 90 employés du site ont donc décidé d’empêcher toute sortie de production et d’intenter une action en référé au tribunal de Prud’hommes pour le paiement des salaires. Ils ont reçu le soutien des élus vénissians. “Nous voyons ici un nouvel exemple de démantèlement d’une entreprise et de son savoir-faire, déclare Michèle Picard, maire de Vénissieux. De nouveaux salariés risquent d’être sacrifiés. Aujourd’hui commence un combat pour sauver la plus ancienne entreprise de la ville.” André Gerin, député de la 14e circonscription du Rhône, est allé dans le même sens : “Vénivov, c’est un savoir-faire unique en France et en Europe. Il faut sauver le “Made in France”. J’ai pris contact avec le préfet, le président de la Chambre de commerce et d’industrie et le ministre de l’Industrie, Éric Besson. Dès la semaine prochaine, nous allons mettre en place un comité de défense. Nous ne céderons pas.”
Rencontré peu après le point presse organisé par les syndicats, le directeur de Vénivov, Philippe Azémard, s’est voulu rassurant : “L’entreprise n’est pas en cessation de paiement. Et il n’y a pas, à court terme, de risque de fermeture. Mais il est certain que Vénivov connaît des difficultés économiques. La trésorerie du groupe est vide, nous n’avons plus les matières premières, donc nous ne produisons plus autant que nous le pouvons. Pourtant, les commandes sont là !”
Le caractère “historique” de l’usine rappelle un triste précédent : Saint-Jean Industries. L’entreprise, installée à Vénissieux depuis 1891, a fermé ses portes au début de l’année 2009, poussant 110 salariés au chômage. “Vénivov rappelle effectivement ce qui s’est passé à Saint-Jean Industries, confirme Guy Fernandez, secrétaire de l’union locale CGT : dans les deux cas, on a à faire à une usine viable, avec des outils de qualité, un savoir-faire unique en France, que l’on met à mort juste pour le profit de quelques actionnaires.”
GRAUBY
7 décembre 2010 à 19 h 14 min
A FOND AVEC UN GROUPE FRANCAIS, IL FAUT RESISTER ET SAUVER TOUS LES SALARIES. COURAGE
GRAUBY
7 décembre 2010 à 19 h 14 min
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