Les Vénissians, et en particulier les riverains de la rue du docteur Georges-Lévy, sont nombreux, depuis dimanche, à s’arrêter devant le centre nautique intercommunal qui a brûlé en grande partie au petit matin. Un spectacle de désolation s’offre à eux.
Pablo, ancien gardien de sécurité qui couchait à l’hôtel du Moulin-à-Vent, en face du CNI, a été le premier témoin de cet incendie qui a ravagé la plus grande partie du centre nautique. Il explique : “J’ai été incommodé vers 5 heures du matin par des odeurs inhabituelles, raconte le solide gaillard. Je suis sorti et j’ai vu d’immenses flammes concentrées vers la porte d’entrée principale. J’ai appelé les pompiers qui n’ont pas traîné pour intervenir, une dizaine de minutes, pas plus.” Mais le mal était déjà fait : toiture, hall d’entrée, cuisines du personnel, siège du CMO-V Natation, locaux annexes… tout a été réduit en cendres ; câblages, gaines et parties techniques de l’établissement ont subi des dommages irréversibles. L’immense bâche qui sert de couverture aux bassins a été touchée, une partie s‘est affaissée.
Arrivés urgemment sur les lieux, Michèle Picard, le maire de Vénissieux, élus, direction générale, Anne-Marie Bringuier, directrice de l’établissement et ses adjoints – notamment André Sanchez- ont tout de suite compris la gravité et l’étendue des dégâts. Un périmètre de sécurité était instauré tandis que l’INPS, la police scientifique, se mettait à l’œuvre. Une cellule de crise était mise en place à l’hôtel de ville. Une première mise en sécurité du site était assurée par la Ville : mise en place de clôture, étayage de la charpente, gardiennage… « Les habitants et les utilisateurs ont été nombreux à venir, ce matin. J’ai ressenti qu’ils partagent avec nous une vive émotion et beaucoup de solidarité », soulignait Michèle Picard, interrogée en début d’après-midi.
L’incendie est-il d’ordre criminel ou accidentel ? Dimanche soir, les causes du sinistre n’étaient pas connues avec certitude. Même si la balance pesait plutôt en direction d’un acte volontaire. Deux heures avant cet incendie, une voiture avait aussi été incendiée rue de la Lozère.
Depuis quelques mois, les membres du syndicat intercommunal de Vénissieux, Lyon et Saint-Fons réfléchissaient à un projet de rénovation/réhabilitation ou de reconstruction totale de l’établissement qui a fêté ses 40 ans, à la fin du printemps. Une chose est sûre : le CNI n’est pas prêt de rouvrir. Et cet incendie dramatique entraîne d’ores et déjà d’importantes incertitudes pour tous ceux qui fréquentent l’établissement, le plus important de l’agglomération. Bon an mal an, le Centre nautique intercommunal accueille entre 450 et 500 000 personnes ; à lui seul, le CMO-V natation en fédère 1500. Quelque 40 associations y ont pris leurs quartiers, une grande partie des 40 salariés va connaître un chômage technique, des dizaines d’établissements scolaires fréquentaient les lieux…
Michèle Picard annonçait hier qu’elle tiendrait lundi, à 17h30, une conférence de presse en présence des différents partenaires, notamment les représentants des villes adhérentes au syndicat intercommunal et l’OMS.
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