La mobilisation a payé. Vers 15 h 30 ce vendredi, Moetez Selmi, élève sans-papier du lycée professionnel Marc-Seguin, a quitté libre le centre de rétention administrative de Saint-Exupéry, par décision du préfet, M. Carenco. Il y était incarcéré depuis le 16 novembre. Ce jour-là, alors qu’il venait recevoir au lycée son diplôme du BEP “Maintenance des équipements industriels”, il était arrêté place Guichard à Lyon, à l’occasion d’un contrôle d’identité.
Depuis son arrestation, le comité RESF, les enseignants, ses copains de classe, les élus de Vénissieux, dont le maire, et les deux parlementaires communistes du Rhône l’ont soutenu, lui et son père qui réside en France. “Je viens d’apprendre sa libération, nous a expliqué Mme Collomb, sa professeur de français. Depuis son incarcération, tous les jours, des enseignants lui rendaient visite, à tour de rôle. Nous lui téléphonions quotidiennement. Deux de mes collègues arrivaient au centre de rétention cet après-midi quand Moetez signait ses papiers de sortie.”
Moment d’intense émotion pour le jeune homme et pour tous ceux qui ont été à ses côtés. “Nous venons de vivre un grand moment de solidarité, insiste Mme Collomb. Nous tenons à remercier l’ensemble des élus et tous ceux qui ont apporté un soutien sans faille à notre élève.”
Rappelons que deux rassemblements avaient été organisés ; l’un devant le lycée Seguin le mardi 23 novembre ; le second devant la préfecture le lendemain. Et de nombreux courriers de soutien ont été adressés par les élus au nouveau préfet de Région. “A la suite de cette mobilisation, son chef de cabinet nous avait reçus jeudi soir.”
Moetez a donc retrouvé son papa. Il va se reposer ce week-end avant de reprendre son stage en entreprise dès lundi matin.“Dans le cadre de ses études en première année Bac pro, il doit y rester jusqu’aux vacances de Noël. Son maître de stage et le directeur l’attendent avec impatience. Eux aussi se sont mobilisés pour le faire sortir . Quant à nous, nous allons certainement organiser une remise de son BEP prochainement au lycée.”
Moetez, qui va fêter ses 19 ans en décembre, ne s’attendait pas à une telle mobilisation. Après être passé par des moments de grand abattement, il se dit aujourd’hui très heureux.
Reste maintenant à obtenir la régularisation du jeune homme.