De l’avis même d’un conseiller de quartier, on n’avait jamais vu autant de monde à l’assemblée générale de Jules-Guesde, ce 24 novembre. Il est vrai que la salle du restaurant scolaire était bondée. Avant d’ouvrir les discussions, la présidente Saliha Prudhomme-Latour a tenu à laisser la parole à Serge Truscello, délégué CGT à l’usine Bosch, où de nombreux emplois sont menacés. “En 2004, les salariés ont fait des sacrifices par crainte de pertes d’emplois. Il y a tout juste un an, le 8 décembre 2009, nous avons appris que la division diesel du groupe Bosch arrêtait la fabrication fin 2011. Il reste un espoir : la possibilité de fabriquer des panneaux photovoltaïques mais nous n’avons aucune certitude. À la mi-décembre, lors de la prochaine assemblée du personnel, nous aurons peut-être l’annonce de cette fabrication. Ce serait inadmissible de fermer l’usine Bosch à Vénissieux, mise en concurrence directe avec les sites Bosch en Tchéquie, alors que le groupe affiche un chiffre d’affaires de 40 milliards. Une des pistes serait la fusion des deux sites vénissians, Bosch Rexroth et Bosch diesel, en sachant que nous serions malgré tout encore en suremploi.”
Pour Michel Perret, adjoint à l’environnement dans le précédent mandat et retraité de chez Bosch, où il a passé quarante années, “on assiste à la continuité de la désindustrialisation, déjà vécue chez RVI”. Il y a pourtant de l’argent chez Bosch, conclut-il.
Saliha Prudhomme-Latour passe ensuite au bilan de son conseil de quartier dont elle rappelle les réunions mensuelles tous les premiers mardis du mois. “Pierre-Alain Millet, l’adjoint à l’environnement, a demandé aux services de la Ville d’entrer en contact avec les entreprises polluantes. Nous avons aussi visité Ucar, avec des jeunes des équipements polyvalents jeunes. L’entreprise va investir 18 millions d’euros pour réduire la pollution atmosphérique et a signé la charte Respiralyon.”
Comme Michel Perret remarque que cette entreprise rejette toujours autant de pollution, Henri Thivillier, adjoint à l’urbanisme, indique qu’Ucar a le projet de n’avoir plus qu’une cheminée au lieu de cinq et que “la qualité de traitement avec le rejet sera meilleure”.
Philippe Laurent, responsable du service municipal des espaces verts, annonce l’aménagement d’un terrain multisports à l’angle des rues Joannès-Vallet et Général-Petit. “Il fera environ mille mètres carrés, aura des cages de foot, des paniers de basket et du gazon synthétique et servira à l’ensemble du quartier. Le terrain appartient à Alliade et le coût sera de 100000 euros. Les travaux démarreront au cours du premier trimestre 2011. Il sera ouvert 24 heures sur 24 mais n’aura pas d’éclairage.”
Cette dernière remarque faisant naître quelques questions (“Comment fera-t-on le soir ?”), Pierre-Alain Millet intervient en affirmant qu’il faut trouver “le bon compromis” : “On ne veut pas que ce terrain soit utilisé trop tard pour ne pas déranger les habitations autour.”
Un jeune réagit alors : “Il ne faut pas voir le négatif partout. Jules-Guesde n’est pas Bagdad. Pendant que les jeunes jouent au foot, les plus âgés pourraient faire un barbecue à côté ou s’occuper à faire autre chose.”
Le gros dossier du Puisoz
Une dame pose alors la question du câble tandis que son voisin demande si la Ville ne pourrait pas servir d’intermédiaire auprès d’un opérateur pour avoir “une ADSL digne de ce nom”. Pierre-Alain Millet explique alors qu’une délibération vient de doter le Grand Lyon d’une compétence sur le très haut débit. “Il existe plus de 500000 prises sur l’agglomération lyonnaise. Pourvu que nos quartiers ne soient pas les derniers servis ! Dans six mois, le Grand Lyon va faire son cahier des charges, puis un appel d’offres. Une entreprise privée sera alors choisie, qui va installer la fibre optique en complément des autres opérateurs. Le programme sera terminé dans six ou sept ans.”
Il est encore question d’une chaussée abîmée boulevard Marcel-Sembat, de la difficulté à traverser les lignes de tramway vu l’absence de feux au niveau du square André-Lebon, des problèmes de stationnement dans cette même cité, d’un besoin de crèche, etc. On demande également des nouvelles du Puisoz.
Le maire, Michèle Picard, prend alors la parole. “Pour la crèche, nous en avons inauguré une la semaine dernière. Vénissieux est la première ville qui s’est dotée d’un service enfance, en 1966. Les crèches sont importantes, elles sont aussi une aide à l’émancipation des femmes mais nous n’avons pas des budgets extensibles. On ne peut pas construire des crèches et des écoles toutes les années. Si les budgets continuent à baisser, il faudra revoir nos priorités, nos choix. Quant au Puisoz, c’est un gros dossier ! Leroy-Merlin vient de racheter le terrain mais nous continuons à être exigeants et à porter un grand projet d’agglomération. On réfléchit même sur une superficie beaucoup plus grande, qui va de la Zac de Parilly jusqu’à Babou et de l’autre côté du boulevard périphérique. C’est un projet à peine amorcé.”
Henri Thivillier en profite pour parler d’un autre projet, “Autour de la gare”, en rappelant que celle-ci est la troisième dans l’agglo au niveau de tous les transports en commun (train, métro, tram, bus et voitures).