“Traqués, enfermés, expulsés, ça suffit. Des papiers pour tous !” Tels étaient les slogans que l’on pouvait lire mardi soir sur les banderoles accrochées au portail de la cité scolaire Sembat-Seguin à l’occasion du rassemblement de soutien à Moetez, élève tunisien sans-papiers. Ce lycéen, qui fêtera ses 19 ans en décembre, est incarcéré depuis le 16 novembre au centre de rétention administrative de Saint-Exupéry. En première année de bac pro au lycée professionnel Marc-Seguin, Moetez venait recevoir son diplôme du BEP “Maintenance des équipements industriels” quand il a été arrêté, place Guichard, à l’occasion d’un contrôle d’identité. Il est sous la menace d’une expulsion du territoire.
Depuis, les enseignants, le comité RESF et ses copains de classe se mobilisent. Et avec eux les élus de Vénissieux. Lotfi Ben Khelifa (PS), adjoint au maire en charge de l’État civil, a apporté un « soutien sans faille » à la mobilisation. Marie-Christine Burricand et Christian Falconnet, les deux conseillers généraux (PCF) de Vénissieux étaient également présents, mardi, au côté des enseignants. Quant au député André Gerin (PCF), il a fait passer un courrier au jeune homme, dans lequel il l’a assuré de sa « solidarité.
M. Rému, le professeur principal de Moetez, explique : “Son père , qui réside en France, a averti mercredi dernier le proviseur de son arrestation. La mobilisation a aussitôt commencé, intensément.” A tour de rôle, les enseignants se rendent au centre de rétention et le joignent par téléphone. “Samedi, précise Mme Collomb, son professeur de français, j’ai pu le rencontrer avec deux autres de mes collègues. Il était totalement abattu. Il a très peur d’être expulsé. Aujourd’hui (mardi) M. Remu l’a vu. Moralement, il va mieux. Il doit passer au tribunal le 4 décembre. Il est très touché par cette mobilisation autour de lui.”
Pour les professeurs présents au rassemblement, “la justice marche sur la tête. On ne peut pas enfermer des personnes en prison parce qu’elles n’ont pas de papiers. Moetez est en France depuis cinq ans. Il est bien intégré. C’est un bon élève, très souvent cité en exemple, et pourtant aujourd’hui c’est un hors-la-loi. La semaine de son interpellation, il effectuait un stage en entreprise. Les responsables de la société où il travaille sont eux aussi sous le choc ; le directeur et son maître de stage ont fait un courrier au préfet.”
Un nouveau rassemblement aura lieu ce mercredi 24 novembre à 18 heures rue Dunoir, à Lyon. “Nous demandons la libération de Moetez, l’annulation de l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui le touche ainsi que sa régularisation. Nous voulons qu’il poursuive sa scolarité en France, ce qui lui permettra entre autres de préserver les liens qu’il a développés ici.”
Une pétition pour la libération de Moetez a déjà recueilli près de 500 signatures.
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