Peu de participants, beaucoup d’interventions. C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’assemblée générale du conseil de quartier Léo-Lagrange / Louis-Pergaud, qui s’est tenue le 4 novembre. “En 2009, de nombreux thèmes ont été abordés, notait en préambule Jeff Ariagno, président du conseil de quartier. Circulation et voiries, sécurité, propreté, tranquillité, lutte contre les dépôts sauvages ont rythmé nos réunions.” Mais à peine avait-il le temps d’esquisser le tableau d’une année de concertation entre voisins, que les habitants le pressaient pour prendre la parole.
“Il y a des trous sur les trottoirs, affirmait ainsi une riveraine. Cela force même les gens à marcher sur la chaussée ! Il est grand temps de faire quelque chose.” C’est Pierre-Alain Millet, adjoint au maire chargé du cadre de vie, qui s’est chargé de lui répondre : “Beaucoup de conseils de quartier avaient demandé une intervention sur les trottoirs. Cela a eu de l’effet : le Grand Lyon, compétent en la matière, a alloué une enveloppe de 3 millions d’euros pour la réfection des trottoirs de Vénissieux. Par exemple, concernant les rues Léo-Lagrange et Débussy, les travaux commenceront en 2011.”
Les débats se sont ensuite concentrés sur les problèmes de propreté. “Les années passent et nous avons toujours des dépôts sauvages d’ordures, se plaignait une habitante. On trouve toujours des produits très dangereux à quelques mètres de nos immeubles, là où jouent et passent les enfants. Pourtant, la Ville a installé des caméras de surveillance ! À quoi servent-elles, si elles ne permettent pas de punir les coupables ?”“La police municipale ouvre ces sacs poubelles, répond Pierre-Alain Millet et, lorsque c’est possible, identifie les coupables. L’enlèvement des ordures est alors aux frais du propriétaire. Pour les caméras de surveillance, nous y travaillons, mais elles ne peuvent légalement servir qu’à relever les numéros d’immatriculation des voitures, lorsque les contrevenants les utilisent pour déposer leurs encombrants. Or, la plupart des déchets sont apportés par des piétons. Donc, disons les choses clairement : il s’agit de gens du quartier. Il faut aussi que l’on travaille sur l’éducation. C’est dans cet esprit que, depuis quelques jours, des “ambassadeurs du tri” sillonnent la ville, pour sensibiliser les habitants au tri sélectif. Les riches ne sont pas les seuls à avoir droit à la propreté.”
Au cours de l’assemblée, une habitante a reproché à l’équipe municipale de ne “rien faire sur le plateau, de laisser la situation se dégrader, au point d’en faire un peu plus un ghetto”. Un reproche qu’a rejeté l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme, Henri Thivillier. “Nous ne faisons pas grand-chose aux Minguettes ? Quand même ! L’arrivée du tramway, le cinéma agrandi et les groupes scolaires rénovés, l’installation de l’école de musique et du centre de formation des maîtres, le pôle hospitalier des Portes du sud, l’institut Bioforce, la remise en état des espaces extérieurs, du stade de l’AS Minguettes, de la place de la Rotonde, du centre commercial de Vénissy… On peut ne pas être d’accord avec toutes les actions menées par la Ville, ou ne pas être directement concerné. Mais de là à dire qu’il ne se passe rien, je suis abasourdi !”
De nombreux autres sujets ont été abordés au cours de la soirée. Les odeurs de la chaufferie ? “La Ville a délibéré pour demander au Coparly une étude détaillée”, a répondu Pierre-Alain Millet. L’augmentation des impôts fonciers ? “Elle vient de la loi des finances 2010, votée par le gouvernement, a rappelé Henri Thivillier. Concernant la taxe d’habitation, elle a effectivement augmenté de 1 %, mais dans ce domaine, la municipalité n’est pas la seule à décider. Il y a aussi le département et la région.” L’installation de ralentisseurs rue Léo-Lagrange ? “C’est de la compétence du Grand Lyon, et une de nos préoccupations, a poursuivi l’adjoint chargé de l’urbanisme. La sécurité routière, c’est une bataille perpétuelle que nous menons.”
Chaïneze Kabouya, l’une des deux adjointes chargée des conseils de quartier, a clos cette assemblée générale en annonçant la distribution dans les boîtes aux lettres de “lettres de quartier, qui permettront aux habitants de suivre l’activité de leurs conseils”.