La séance du conseil municipal du 26 octobre a commencé par un hommage. Celui rendu à El Dijali Semmadi, ce jeune footballeur de l’USV, décédé deux jours plus tôt, après s’être écroulé en plein effort lors du match qui opposait son équipe à celle d’Andrézieux-Bouthéon. À la demande du maire, les élus et le public se sont levés pour observer une minute de silence.
Dans un ordre du jour pas très chargé, on retiendra trois sujets. Le premier concerne le cinéma Gérard-Philipe. Yolande Peytavin, la première adjointe, qui suit notamment les affaires culturelles, a présenté un rapport visant à doter les salles n° 2 et n° 3 d’appareils de projection numérique. La dépense s’élèverait à 170 000 euros, mais serait ramenée à 17 000 euros après obtention de diverses subventions, notamment de la Région Rhône-Alpes. Depuis l’agrandissement l’an dernier du cinéma, la Ville a pu juger de l’intérêt du numérique. Dans la salle n° 1, plusieurs films en 3 D ont pu être projetés. “Grâce à cette technologie, plus de 20 000 entrées supplémentaires ont déjà été comptabilisées en dix mois, avec un rayonnement incontestable au-delà de la commune”, a indiqué la première adjointe.
La conseillère municipale d’opposition Saliha Mertani (MoDem) a saisi l’occasion pour demander qu’un point soit réalisé sur le conflit opposant la Ville à la société UGC et au syndicat Uniciné, qui avaient déposé un recours auprès du tribunal administratif en 2008 pour “abus de position dominante” et “concurrence déloyale”. Les Vénissians, on s’en souvient, avaient signé des milliers de pétitions pour défendre l’existence de leur cinéma, et plus largement des salles de proximité. “La Commission départementale de l’équipement cinématographique avait approuvé l’agrandissement de Gérard-Philipe, a rappelé Yolande Peytavin. Mais cette décision a été cassée au motif que je ne pouvais pas être à la fois élue et membre de la commission. Une nouvelle commission va donc être formée, où je ne siégerai pas, et nous pourrons alors représenter le dossier. Nous avons été repris sur la forme, mais pas sur le fond.”
De la qualité de l’air
À l’unanimité, les élus ont ensuite validé la participation de la ville à hauteur de 18 000 euros à une étude sur la qualité de l’air à Vénissieux, qui sera menée par le Coparly. Geneviève Soudan (Les Verts) et Christophe Girard ( droite) ont toutefois émis quelques réserves sur l’utilité d’une nouvelle campagne de mesures, si l’on ne mène pas en parallèle des actions qui réduisent effectivement la pollution. L’élue écologiste a en particulier soulevé la question des rejets de HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) dont l’entreprise Carbone Savoie (anciennement Ucar), à proximité du boulevard Joliot-Curie, est un très gros émetteur. “Ce problème n’est pas nouveau car déjà en 2002 je vous posais les mêmes questions, a-t-elle souligné. (…) Nous espérons que ce ne sera pas seulement une étude de plus qui permettra de repousser à plus tard les décisions indispensables à prendre.” Au nom de la majorité municipale, Pierre-Alain Millet, adjoint à l’environnement, a d’abord réfuté le soupçon d’inutilité : “Je n’imagine pas que le Coparly fasse cela pour le plaisir d’ajouter des chiffres à des chiffres. Ces études sont nécessaires. Et elles le sont également pour Vénissieux. Dans le cas des HAP que vous évoquez, c’est ce qui a conduit Carbone Savoie d’abord à limiter sa production, puis à décider d’investir 18 millions d’euros pour se mettre en conformité avec les futures normes européennes (N.D.L.R. : la mise en service du nouveau système de traitement des fumées est prévue en 2013).” Et l’adjoint d’ajouter : “Au niveau de la chaufferie urbaine des Minguettes, cette étude nous donnera des éléments pertinents pour le futur. Au printemps 2011, nous devrions avoir une situation bien meilleure puisque nous ne brûlerons plus de CHV (combustible haute viscosité), nous pourrons le mesurer avec précision.”
Bizarre !
Lancée en 2006, l’association Bizarre ! préfigure un projet artistique et culturel centré autour des musiques actuelles. Avec une subvention municipale de 60 000 euros par an, elle accueille et promeut des artistes amateurs et professionnels de l’agglomération lyonnaise. Avec succès puisqu’en 2009 les trois artistes représentant Rhône-Alpes au Printemps de Bourges étaient estampillés “Bizarre !”. Mais le poste de médiateur culturel qui est au cœur du dispositif est aujourd’hui menacé, faute de moyens. Pour finir 2010, il manque 10 000 euros au budget. Les élus ont été unanimes à voter une subvention équivalente. Auparavant, Yolande Peytavin avait dressé un rapide bilan de l’activité de l’association, indiquant notamment que “Bizarre ! depuis sa création a accueilli plus de 200 artistes, dont 16 % issus de Vénissieux.”