La salle du restaurant scolaire de Gabriel-Péri avait fait le plein, mercredi 13 octobre, pour le conseil de quartier. Le président, Jean-Maurice Gautin, et les délégués s’attendaient à ce que l’actualité de la résidence Aulagne, où d’importants travaux de sécurisation des plafonds sont en cours, soit au cœur des débats. Le directeur local de l’Opac du Rhône, Stéphane Goupy, était d’ailleurs présent, dossiers en main, prêt à répondre aux questions des habitants. Il aura fait le déplacement pour rien. Le sujet d’Aulagne n’a même pas été effleuré.
C’est un autre secteur du quartier, le lotissement de la rue des Minguettes, qui a focalisé l’attention.
Les copropriétaires étaient venus en nombre défendre leurs intérêts. Ils s’opposent à un projet immobilier de 13 logements dont ils craignent qu’il réduise les possibilités de stationnement sur la chaussée. Ils auraient souhaité que la Ville s’y oppose et ont vertement reproché aux élus, en particulier à Henri Thivillier, adjoint à l’urbanisme, de n’avoir rien fait, de les prendre « pour des imbéciles« . Un habitant a même osé un parallèle douteux entre la Ville de Vénissieux et le régime nord-coréen.
Sans céder à la provocation, Henri Thivillier a expliqué que la municipalité n’a fait qu’appliquer la loi : « Nous n’avons pas le droit de refuser un permis de construire dont le dossier est recevable. Le Plan local d’urbanisme (PLU) est ce qu’il est. Nous l’appliquons. En revanche, vous avez tout à fait la possibilité, à titre privé, d’aller contester ce programme devant le tribunal administratif. »
Les copropriétaires de la rue des Minguettes ont enchaîné sur la question de l’enfouissement des lignes électriques, toujours pas réalisé. Les élus ont indiqué qu’il s’agissait d’un problème de domanialité. Cette rue en effet n’appartient pas au domaine de la communauté urbaine de Lyon comme ce devrait être la règle. Elle est encore privée. « Des cas comme celui-ci, nous en avons plusieurs à Vénissieux, a précisé Pierre-Alain Millet, adjoint en charge de l’environnement et du cadre de vie. Nous avons fait des demandes au Grand Lyon pour qu’il classe ces voiries dans son patrimoine. Tant que le foncier reste privé, la commune ne peut rien faire. »
Une riveraine de la rue Noblemaire a soulevé un problème de même nature, qui empêche un réaménagement de la voirie : « Soit disant, on attendait simplement qu’un bailleur cède son terrain au Grand Lyon pour avancer. Ce bailleur affirme n’avoir pas été contacté officiellement et on ne voit toujours rien venir ! » Pierre-Alain Millet a confirmé que « la communauté urbaine est prête à engager les travaux prochainement » et a proposé une rencontre entre les différents partenaires pour tirer définitivement au clair cette affaire de domanialité.
Affaire publique et propriété privée toujours, à propos d’un groupe d’une cinquantaine de Roms (10 adultes et 40 enfants) qui s’est établi au 24 de la rue de la République. Une dame s’est dite offusquée « par ces gens qui font leurs besoins en face de chez nous ». Le maire a indiqué que les services municipaux travaillaient au suivi du groupe (visites sanitaires, protection maternelle et infantile…) tout en cherchant une solution avec le propriétaire, seul habilité à demander l’expulsion. « Nous avons le souci des riverains mais nous devons aussi nous soucier de ces populations qui vivent dans une misère extrême », a souligné Michèle Picard.