“Sous couvert d’optimisation, la FEHAP veut tailler à la hâche dans les acquis sociaux, explique Gilles Galade (CGT). Elle justifie cette mise à mal par un contexte économique qui fragilise financièrement un grand nombre de ces établissements. Nous contestons cet argument : il s’agit en fait d’un choix politique qui consiste à faire payer aux salariés les conséquences d’une crise dont ils ne sont pas responsables. C’est un recul sans précédent.”
Présents devant Saint-Jean-de-Dieu, les représentants de Sud ajoutaient qu’ils ne pouvaient aucunement adhérer ou s’associer à quelque négociation de révision de la convention collective telle qu’elle est présentée par la FEHAP. “En revanche, nous restons présents pour travailler avec la Fédération sur toutes les propositions allant dans le sens du renforcement des intérêts des salariés. Nous déplorons que la FEHAP abandonne ses principes fondateurs humanistes. D’autant que les régressions sociales auront forcément des répercussions sur les malades pris en charge par les établissements relevant de la fédération”. Des établissements qui accueillent et soignent selon les cas des personnes âgées, inadaptées ou handicapées, donc fragilisées.
Les salariés des Portes du sud et de La Solidage ont cité quelques exemples de leurs pertes d’acquis : “Quand nous travaillons un jour férié, il est récupéré et primé. A l’avenir, ce sera soit la prime soit la récupération.”
Autre exemple : les promotions. “Actuellement, quand un auxiliaire de vie devient aide-soignant, il conserve sa prime d’ancienneté. Ce ne sera plus le cas. L’indemnité de fin de carrière diminue telle une peau de chagrin : le salarié qui part à la retraite percevra deux mois de salaire après 30 ans de carrière au lieu de six mois après 25 ans. Ce sont soixante ans de lutte et de négociations collectives nationales que la FEHAP remet en cause. Si on ajoute à cela la dégradation des conditions de travail par manque d’effectif, la non-reconnaissance des diplômes, on peut conclure que les propositions de rénovation de la convention sont de véritables provocations.”
Les salariés des Portes du sud et de la Solidage ne veulent pas en rester là : ils ont appelé à manifester devant leur établissement le 12 octobre, jour de la mobilisation nationale contre la réforme des retraites
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