Le Grand stade de l’Olympique lyonnais fait l’objet d’un match serré dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Alors que le gouvernement doit se prononcer de façon imminente sur une déclaration d’intérêt général, qui faciliterait la réalisation du projet, partisans et opposants cherchent de nouveaux supporters parmi les députés.
Comme souvent, Jean-Michel Aulas a été le premier à se ruer à l’attaque, en adressant une lettre à tous les parlementaires le 1er octobre. Il leur demande notamment de “ne pas croire certaines informations ou contre-vérités diffusées par des personnes qui, essayant de profiter de l’effet d’aubaine occasionné par l’image de l’équipe de France lors de la coupe du Monde, ont cherché à discréditer l’ensemble du football professionnel et par là même à remettre en cause tout projet lié à son développement.” Et de préciser que son objectif de construction d’un Grand stade n’est “ni de gauche ni de droite”.
Les députés Philippe Meunier (UMP) et André Gerin (PCF) viennent de contre-attaquer. Dans un courrier adressé à leurs 575 homologues, les deux parlementaires de l’Est lyonnais dénoncent “un projet privé qui nécessiterait 300 millions d’euros d’argent public pour les seuls intérêts des actionnaires de cette société (N.D.L.R. : OL Group), qui permettraient de dégager autant de cash pour régler les commissions délirantes liées aux transferts des joueurs et payer des salaires supérieurs à 400 000 euros par mois.”
Philippe Meunier et André Gerin ont néanmoins un point d’accord avec Jean-Michel Aulas. Ils conviennent que “ce projet n’est ni de droite ni de gauche”, dans ma mesure où “il s’agit d’un projet visant à satisfaire les intérêts de quelques-uns.” Et d’alerter pour finir les députés de la majorité et de l’opposition “pour que la notion d’intérêt général que nous avons tous en commun ne soit pas utilisée à de telles fins.”