Sale temps pour l’emploi industriel et singulièrement pour le site vénissian de Bosch dont les effectifs ne cessent de fondre. Des 650 salariés qui y travaillaient encore en 2009, il en reste aujourd’hui un peu moins de 500. Le Plan de sauvegarde (PSE) lancé au printemps 2010 par la direction du groupe allemand, qui portait sur la suppression de 153 postes, est quasiment bouclé. Environ 140 personnes se sont déjà portées volontaires au départ, moyennant des aides financières. Mais ce plan ne suffira pas à stabiliser les effectifs. La perte annoncée de la fabrication de la pompe common rail d’injection diesel CP1H, qui occupe à elle seule plus de 300 emplois, obère l’avenir du site. Toutes les pistes envisagées pour attirer de nouvelles fabrications n’ont pour l’heure débouché sur rien de concret. Pire, lors d’une réunion, le vendredi 3 septembre, de la commission de recherche de solutions industrielles mise en place voici quelques mois, les représentants syndicaux ont appris la volonté de la direction de réunir dans une seule entité les sites Bosch et Rexroth de Vénissieux, qui sont voisins et appartiennent au même groupe. M. Muller, directeur de Bosch Vénissieux, nous a confirmé cette information.
Dans ce nouveau cadre, ne subsisterait de Bosch que le bureau d’études et une petite fabrication industrielle, soit environ 150 emplois. À moins que le groupe ne parvienne à récupérer une fabrication de panneaux photovoltaïques qui emploierait cent personnes supplémentaires. Mais la direction a lié cette arrivée deux conditions : d’une part la poursuite des incitations financières favorables à la filière photovoltaïque – or l’Inspection générale des finances a récemment préconisé une baisse des tarifs de rachat par EDF -, d’autre part l’assurance de forts débouchés. Ce qui est loin d’être gagné. En imaginant néanmoins que ces deux conditions soient réunies, Bosch parviendrait à conserver près de 250 emplois, soit la moitié des effectifs actuels. Sinon, ce sont 350 emplois qui disparaîtraient. Là encore, la direction confirme ces chiffres.
Elle évoque également la possibilité d’implanter dans les locaux libérés de nouvelles entreprises, extérieures au groupe, où les anciens salariés Bosch seraient prioritaires pour accéder à l’emploi. Mais cette piste reste très hypothétique.
Les responsables CGT ne cachent pas leur pessimisme. Le syndicat assiste, impuissant, à la concrétisation d’une stratégie de désengagement du groupe qu’il dénonce depuis plusieurs années.
Ces annonces de la direction interviennent six ans après le fameux accord sur le passage de 35 à 36 heures de travail hebdomadaire, sans compensation de salaire, qui était censé garantir l’avenir.