Réflexion cent fois entendue dans les rangs serrés de la manifestation lyonnaise du 7 septembre, entre la Manufacture des tabacs et Bellecour : “T’imagines s’il avait fait beau, on aurait battu les records”. Malgré la pluie battante, ils étaient 25000 à défiler, soit environ 5000 de plus que le 24 juin. Pari gagné pour les syndicats qui avaient appelé à la mobilisation la plus large pour obliger le gouvernement à faire machine arrière sur le dossier des retraites. Au niveau national, le nombre de manifestants a été estimé à près de 3 millions de personnes.
Dans le cortège lyonnais, les services publics, notamment l’Éducation nationale et la Santé, étaient assez largement majoritaires. Mais les banderoles du privé étaient également nombreuses. Plusieurs dizaines d’entreprises des secteurs de la chimie, de la construction, de la métallurgie ou du commerce étaient représentées. Sur le département, la CGT avait recensé pas moins de 180 appels à la grève. À Vénissieux, le mouvement a touché Renault Trucks, Aldes, Rexroth, Bosch, Irisbus, TSV, les garages Mercedes et Peugeot, les cheminots, les Asphalteurs réunis, les territoriaux de la Ville… Une mobilisation d’une rare ampleur contre un projet de réforme qui recule l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, celui de l’obtention d’une pension à taux plein à 67 ans, tout en faisant porter 85 % de l’effort financier sur les seuls salariés.
