Les dix mille élèves (de la maternelle au lycée) ont repris jeudi matin le chemin de l’école à Vénissieux. Une rentrée marquée par plusieurs réformes mais aussi par des grèves, les 6 et 7 septembre prochains.
Groupe scolaire Gabriel-Péri, jeudi 2 septembre. Il est 8h30 et les groupes d’enfants se forment dans la cour, sous l’œil attendri des adultes. En maternelle, quelques minots ont les yeux rougis par les larmes, mais chez les grands d’élémentaire, c’est plutôt l’excitation qui domine : ils se précipitent sur les listes de classes. Le maire de Vénissieux, Michèle Picard, accompagnée de Christian Falconnet, adjoint en charge des affaires scolaires, arrivent en visite, accompagnés de Xavier Garcia, inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription Vénissieux sud. Ils sont d’abord accueillis en maternelle, où une classe a été créée, à la satisfaction de tous.
En élémentaire, au deuxième étage de l’établissement, les parents dont les enfants entrent au CP ont le droit de rester dans la classe quelques instants. Le temps d’écouter l’enseignante délivrer quelques conseils à ses élèves. Un peu plus loin, dans la classe de CE1/CE2 de Mme Besson, les 24 élèves s’appliquent déjà à suivre les consignes de la maîtresse. “Vous allez vous présenter. Savez-vous ce que cela veut dire ?”. Mégane lève la main : “C’est faire connaissance. On écrit son nom, son prénom”. Un garçon ajoute : “On peut présenter sa famille”. Une autre : “dire ce que l’on aime faire à l’école et ce que l’on aime pas”. Les têtes se penchent sur la feuille blanche. “Je ne me souviens pas comment on écrit : je m’appelle”, dit une petite fille. Mme Besson est rassurante : “Aujourd’hui, ce n’est pas grave. Nous ne sommes pas en train de faire une dictée. Surtout ne vous inquiétez pas.” Soudain, un garçon intervient : “Maîtresse, j’ai un problème. Je n’aime pas rien à l’école….!”. “Comment vas-tu me l’écrire ?”, insiste l’enseignante. Le crayon dans la bouche, le gamin réfléchit, puis sourit : “J’aime tout !”
Dans la classe de CM2 de Mme Peysson, les enfants présentent les cahiers de brouillon et de liaison. Le calme est là. Tous sont attentifs. L’école, c’est parti !
Grèves lundi et mardi
Dans le secondaire, cette rentrée est marquée par plusieurs nouveautés : la réforme du lycée entre en vigueur en seconde avec notamment deux heures d’accompagnement personnalisé par semaine. Elle prévoit par exemple une orientation progressive des élèves, avec des passerelles au cours de l’année.
Autre nouveauté : l’arrivée de jeunes enseignants stagiaires. Conséquence de la suppression des Instituts universitaires de formation des maîtres (qui leur permettaient entre autres de faire des stages pendant un an avant d’être lancés dans le “grand bain”), ces 16 000 professeurs font ces jours-ci leur première rentrée sans avoir reçu de formation pédagogique préalable. D’où l’inquiétude tant des professeurs et de leurs organisations syndicales que des associations de parents d’élèves. Dès la semaine prochaine des grèves sont annoncées. Le Snes-FSU appelle à la grève le 6 septembre. Les personnels de l’Education nationale devraient être également nombreux dans la rue le lendemain, dans le cadre de la journée interprofessionnelle pour les retraites. Au-delà du projet de réforme des retraites, les syndicats dénoncent les 16 000 nouvelles suppressions de postes intervenues à l’Education nationale en cette rentrée, après plus de 30.000 entre 2007 et 2009 et avant les 16 000 autres prévues en 2011.