Michèle Picard et la majorité municipale ont choisi la date symbolique du 14 juillet pour lancer une initiative visant au retrait du projet de loi de réforme des collectivités territoriales. Qualifié de “dangereux pour la démocratie et anti-républicain”, ce projet de loi a déjà fait l’objet, à Vénissieux, d’une campagne d’affichage et de sensibilisation ainsi que d’une série de réunions publiques dans les quartiers. La municipalité poursuit son combat en éditant une “charte républicaine pour nos territoires”, qui appelle les élus des 36 000 communes de France, des intercommunalités, des Départements et des Régions à déclarer l’état d’alerte et à manifester leur opposition à la réforme. Cette charte se double d’un “manifeste pour la commune, socle démocratique et populaire de la République française”, que les habitants de Vénissieux et d’ailleurs sont invités à signer pour obtenir l’organisation d’un référendum national sur la question.
“La commune est le premier lieu de souveraineté où s’exerce dans la proximité le contrôle citoyen, souligne le manifeste. La réduction du champ des compétences communales, l’éloignement des prises de décisions qui concerneront nos vies, nos environnements, nos visions de la société, notre volonté de vivre ensemble, qui sont programmés dans le projet de réforme des collectivités territoriales, dépossède les élus locaux et les habitants de leur rôle et de leurs responsabilités.”
Le projet de loi de réforme des collectivités a été adopté de justesse en deuxième lecture au Sénat la semaine dernière, par 166 voix contre 160 (la gauche a voté contre et la droite n’a pas fait le plein de ses voix). Surtout, les parlementaires de la chambre haute ont infligé un camouflet au gouvernement en supprimant deux dispositions clés : le mode d’élection du futur conseiller territorial (qui doit remplacer le conseiller général et le conseiller régional), et la nouvelle répartition des compétences entre communes, départements et régions, renvoyée à un projet de loi ultérieur. Preuve que la réforme ne gêne pas seulement à gauche, elle rencontre aussi de fortes réticences chez de nombreux élus de droite. Le texte va maintenant repartir pour une nouvelle lecture, à la rentrée, à l’Assemblée nationale.
Derniers commentaires