Portraits

Daniel Malloggi chasseur d’images

Les Malloggi, à Vénissieux, c’est une dynastie née avec Eraldo, qui a créé le magasin de meubles de la rue Paul-Bert, puis Daniel et aujourd’hui Philippe. Mais on sait moins que Daniel Malloggi est également un photographe de talent.
Depuis qu’il a pris sa retraite, Daniel Malloggi ne s’est jamais fait de souci pour meubler ses journées. Ébéniste de profession comme ses parents (la famille est originaire de Cascina, en Toscane, où la tradition du beau meuble se perpétue depuis le début du xxe siècle), Daniel passe allègrement de la photo à la chasse au grand gibier, deux de ses passions, tout en gardant un œil attentif aux affaires familiales – le magasin de meubles de la rue Paul-Bert créé par son père Eraldo, désormais tenu par son fils Philippe, ainsi qu’une centrale de groupement d’achat en ameublement qu’il préside depuis quelque trente-cinq ans.
“Je suis né dans les copeaux et j’ai découvert la photo sous les drapeaux, raconte Daniel Malloggi. Mais l’ébénisterie reste mon métier de toujours, une affaire de filiation. Enfant, j’étais fasciné par les meubles exposés dans un immense palais par les artisans de Cascina, dont mon grand-père. Le client n’avait pas besoin de faire toutes les boutiques, il avait tous les choix sur place. J’ai été marqué par cette ambiance particulière, ce savoir-faire et ces gestes qui se transmettaient de génération en génération.”
Il lui arrive encore de mettre la main à la pâte à bois, quand l’envie devient trop forte. Mais le temps lui manque souvent… Daniel ne tient jamais en place.
Le bois chez les Malloggi, c’est donc une histoire de père en fils.
À peine diplômé (il est titulaire d’un CAP d’ébéniste passé dans l’Ain), Daniel a déjà une solide expérience dans les mains. “Les apprentis étaient très recherchés, se souvient-il, mais mon père m’a tout de suite mis le grappin dessus. Pas question d’aller travailler chez un autre.” À 20 ans, Daniel est envoyé en Algérie. “Je n’avais rien demandé, j’ai fait mon service. J’aurais pu obtenir du grade, il suffisait de savoir lire et écrire. Mais sans être un rebelle, j’étais peu enclin à ce qu’un supérieur m’oblige à faire ci ou ça. Rester 2e classe me suffisait. À l’aide d’un appareil 24 x 36, j’ai découvert la photo, une passion qui ne m’a plus quitté.”
Sans le vouloir, Daniel a été précurseur. “J’ai tout de suite été un adepte de la photo couleur. La couleur, c’est la vie. Mais au début des années soixante, il était quasiment impossible de travailler en amateur autrement qu’en noir et blanc. Grâce à un ami, je me procurais des pellicules couleur au Canada et un cousin qui travaillait dans un labo de photos professionnel en France me permettait de les faire développer. On éprouvait les pires difficultés à trouver la chimie compatible en France. Mais j’étais et je reste un simple amateur de photo. Un passionné, si vous voulez.”

Des copeaux à la photo
L’autre passion de Daniel, c’est la chasse. “Un fusil sur l’épaule gauche, un appareil photo sur l’autre. Il m’est souvent arrivé de ne pas savoir avec quoi j’allais mitrailler ! Un jour, l’association nationale des chasseurs de grand gibier a mis en place le “brevet Grand Gibier”, qui vient en complément du permis de chasser. Ce brevet n’est pas obligatoire, il relève d’une démarche personnelle de la part des candidats qui souhaitent être mieux formés sur ce qui est leur passion. Dans ma tête, ça a fait tilt.”
Daniel se lance et consacre quatre heures par jour à préparer le diplôme. “J’ai vraiment bossé comme un malade pendant six mois pour l’obtenir. Il faut être incollable sur la connaissance des espèces de grand gibier, sur la sylviculture, la réglementation, les armes et les optiques, la pathologie animale… Encore aujourd’hui, j’éprouve beaucoup de fierté d’avoir obtenu la médaille d’or du brevet, je n’avais pas un énorme bagage intellectuel. Je sais ce que je veux. Je suis un autodidacte, un peu tête de lard.”
Et Vénissieux dans tout cela ? “Vénissieux, j’y suis né, rue Antoine-Billon. J’aime ma ville, j’y suis bien, même si je regrette la disparition des petits artisans et des petits commerces qui fleurissaient au centre. Que sont devenus les traiteurs, tripiers, bouchers (il y en avait seize dans le coin), tailleurs, poissonniers, bars et cafés ? Le centre-ville est en train de mourir même si je sais que l’association Plein Centre tente de le redynamiser. Et je ne dis pas cela uniquement en souvenir de mon père qui a été président-fondateur de l’UCAV, l’union des commerçants.”
Si l’on rencontre un peu moins en ville Daniel et son épouse, Yolande, c’est souvent bon signe. S’étant lié d’amitié avec Lucien Clergue, premier photographe membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France, fondateur des Rencontres internationales de la photographie d’Arles, Daniel s’est lancé dans l’aventure des stages de perfectionnement et des expositions. “Quand j’ai fait mes premiers pas de photographe amateur bénévole pour Le Luminier, le théâtre de Chassieu, j’ai monté mon propre studio photo à la maison. Mais déjà, directeur de com pour la centrale de groupement d’achat, j’avais franchi le pas en lui fournissant les clichés et diapos pour tous ses besoins. Les prix demandés pour des photos de publicité, c’était trop énorme !”
Du 23 au 25 juillet au Chambon en Cévennes, Daniel Malloggi participera à un nouveau stage photo, conduit cette fois par Robert Chouraqui, photographe de l’étrange. L’occasion pour lui de se perfectionner et d’exposer une seconde fois, essentiellement ses “Têtes d’affiches”, des prises de vue faites avec un appareil argentique mais adaptées au tirage numérique. Des images d’artistes immortalisés au gré de son parcours de photographe pour Le Luminier. À quand une expo dans sa ville

1 Commentaire

  1. L'ombre et la lumière

    7 juillet 2010 à 9 h 04 min

    Reportage qui donne l’eau à la bouche ! Un chasseur d’images de talent dans la commune … Une exposition s’impose pour permettre à tous d’en profiter !
    Pourquoi pas cet été ?

    Asa Nikon

  2. L'ombre et la lumière

    7 juillet 2010 à 9 h 04 min

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