Ce n’est ni un parc urbain ni un espace dédié à l’agriculture, ni même un site naturel, c’est tout ça à la fois. Les Grandes Terres, qui s’étendent sur 550 hectares à la lisière sud de Vénissieux, attirent plus de 20 000 visiteurs chaque année. Un lieu unique en son genre dans l’agglomération.
Sans parler de consécration, disons que c’est une belle preuve de reconnaissance : l’Office de tourisme de Lyon a récemment demandé au syndicat du plateau des Grandes Terres l’autorisation d’organiser des visites du site. La réponse a évidemment été positive. À condition toutefois que les visites soient pilotées par le syndicat ou l’un de ses partenaires, notamment l’Office national des forêts (ONF). Car l’équilibre trouvé entre nature, agriculteurs et promeneurs est subtil, pour ne pas dire fragile.
Le plateau doit son nom à la taille importante des exploitations qui étaient plus étendues que dans le reste de la région. Plus d’une vingtaine de paysans urbains y produisent aujourd’hui du maïs, du colza et du blé principalement. Pour l’anecdote, sachez que 1 750 tonnes de blé “sortent” chaque année du plateau, soit l’équivalent de huit millions de baguettes de pain. Ici, les agriculteurs ne risquent pas de souffrir de solitude au volant de leur tracteur. Ils croisent des marcheurs, des joggeurs et des vététistes. Pas un de temps en temps, plus de 20 000 par an ! Sans compter les 600 élèves qui viennent assister à des interventions pédagogiques. Et les nombreuses délégations étrangères attirées par l’originalité du lieu.
“C’est un espace unique en son genre dans l’agglomération, souligne Bernadette Pomarès, présidente du syndicat et adjointe au maire de Feyzin en charge de l’environnement. C’est aussi un territoire d’expérimentation. Peu de gens savent par exemple que c’est ici que sont nées les fameuses jachères fleuries, qui se sont beaucoup développées depuis.”
L’aventure commence au milieu des années quatre-vingt-dix, au moment de la création du Boulevard urbain sud (BUS) qui entraîne un remembrement, c’est-à-dire un regroupement des terres cultivées. Les agriculteurs du plateau ont alors le souci de maintenir et de conforter leur activité, menacée par l’avancée des zones urbaines. La solution envisagée ? Ouvrir l’espace à des fonctions d’accueil et de loisirs, tenter de rapprocher paysans et citadins, tout en veillant à préserver le patrimoine naturel et agricole. C’est à ces divers objectifs qu’entend répondre le Projet nature des Grandes Terres, lancé en 1998, avec le soutien du Grand Lyon et des communes de Vénissieux, Feyzin et Corbas.
Douze ans plus tard, le contrat est largement rempli. À tel point que la fréquentation est devenue un souci, en tout cas une préoccupation. Pascal Kremer, principal animateur du syndicat, ne se plaint pas de l’intérêt du public pour les Grandes Terres. Loin s’en faut. C’est même un motif de fierté. Mais il sait qu’il suffirait de peu de choses pour que le site perde son attrait : “Nous avons installé dix-sept barrières pour empêcher l’accès des voitures. Les motos et les quads nous posent régulièrement des problèmes. On déplore des dépôts sauvages de déchets. Les trois communes ont récemment pris des arrêtés d’interdiction pour nous aider à mieux agir contre les comportements inciviques. Nous devons être extrêmement vigilants.”
Plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux
Quand on arrive sur le plateau, on ne voit que de vastes étendues cultivées. Agréable certes, mais pas d’une évidente beauté. Pour comprendre le succès public, il faut ouvrir l’œil et se montrer curieux. En empruntant par exemple le Sentier des moissons, qui vous permet en une heure et 3 km de marche, grâce aux panneaux d’information qui jalonnent le chemin, d’en apprendre un peu plus sur les métiers de l’agriculture, de savoir ce qu’est le tallage, la montaison, l’épiaison ou encore l’âge canonique du blé. À moins que vous n’optiez pour le Sentier des alouettes (3,2 km), qui tire son nom de l’espèce la plus commune nichant dans le coin. Au Printemps et à l’automne, on peut y admirer le passage des oiseaux migrateurs. Et toute l’année de nombreuses espèces nicheuses comme le faucon crécerelle, la grive musicienne, la linotte mélodieuse (à qui l’on doit l’expression “tête de linotte” car elle s’installe à de multiples endroits qu’elle abandonne), la perdrix rouge, le pic-vert, le rossignol philomène… “En 1998, nous n’avions que six espèces nicheuses, indique Brice Soler, technicien de l’ONF. Aujourd’hui on en dénombre 67. Si l’on ajoute les migrateurs, on peut dire que plus d’une centaine d’espèces sont observables sur le site.”
Tout en s’ouvrant au public et en restant un important lieu de production agricole, les Grandes Terres sont donc devenues un refuge naturel. Les 7 km de haies champêtres replantées en 1996 au moment du remembrement y sont pour beaucoup. Leur fonction n’est pas seulement de séparer les champs ; elles limitent l’érosion des sols, produisent un humus qui enrichit la terre, et surtout abritent de nombreux oiseaux, insectes et mammifères. Ces haies sont taillées pour ne pas gêner le passage des engins agricoles et des promeneurs, mais juste ce qu’il faut. Idem pour l’herbe qui borde les chemins. Si elle vous arrive au mollet, ce n’est pas par négligence. C’est un choix. “On ne fauche pas tout et quand on le fait on essaie toujours de se décaler un peu dans le temps, précise Brice Soler. La gestion technique des haies et des bords de chemin symbolise la gestion de l’ensemble du site. On essaie en permanence de trouver l’équilibre idéal.”
georgette
16 juin 2010 à 9 h 54 min
garDons bien cet éspace de la nature, c’est très important d’avoir ces espaces qui nous donnent de l’oxigène, merci de preserver cet endroit
georgette
16 juin 2010 à 9 h 54 min
garDons bien cet éspace de la nature, c’est très important d’avoir ces espaces qui nous donnent de l’oxigène, merci de preserver cet endroit
georgette
16 juin 2010 à 9 h 54 min
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georgette
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