Les journées associatives organisées la semaine dernière au Centre Boris-Vian ont été l’occasion de présenter les résultats de l’enquête menée dans huit villes françaises, dont Vénissieux, à l’initiative du Réseau national des maisons des associations. Pour réaliser cette enquête coordonnée par Viviane Tchernonog (chercheur au laboratoire Matisse du CNRS), le réseau a mis au point un questionnaire commun aux villes participantes. À Vénisieux, 133 associations, soit une sur quatre, ont répondu. “Ce qui constitue un bon niveau de retour”, pour Viviane Tchernonog. Premier étonnement au vu des résultats : “Vénissieux se caractérise par un nombre d’associations et de créations d’associations assez faible, contrairement à ce qui s’observe au niveau départemental et national”. Le département du Rhône représente à lui seul près de 30 % des créations annuelles d’associations de la région Rhône-Alpes, soit un taux annuel moyen de 1,22 pour 1 000 habitants contre 1,1 au niveau national. La ville de Lyon est très active : elle concentre en moyenne 41 % des créations annuelles, correspondant à un taux de 1,74. Tandis que Vénissieux peine à s’inscrire dans cette dynamique d’ensemble puisque son taux de création annuel moyen pour 1 000 habitants n’est que de 0,66.
Au 1er juillet 2009, on comptabilisait entre 360 et 450 associations en activité domiciliées à Vénissieux. Ce qui, rapporté à la densité de la population, est relativement faible. Leur nombre pour 1 000 habitants est compris entre 6,3 et 7,9 alors qu’il est de 17,9 pour la France métropolitaine. “Cela ne signifie pas que la vie associative n’est pas dynamique, nuancent Corine Romeu, directrice du CABV et Mathieu Moutet, chargé d’études pour l’observatoire de la vie associative. Ce n’est pas une situation spécifique à notre ville et surtout pas un signe de pauvreté.”
Pour Viviane Tchernonog, trois raisons peuvent expliquer ce décalage : “La municipalité offre déjà nombre de services, spécifiquement dans les domaines du sport et de la jeunesse. Par ailleurs, les difficultés de maîtrise des démarches administratives et de gestion d’une association se font certainement plus ressentir sur un territoire où la proportion d’étrangers et de personnes faiblement diplômées est forte. Enfin, les Vénissians profitent du rayonnement associatif de Lyon”.
Des présidents ouvriers
Cette enquête a été l’occasion de dresser une véritable carte d’identité des associations vénissianes. Elles sont jeunes : près des deux tiers ont moins de quinze ans d’existence. Une sur deux compte moins de 50 adhérents. 20 % d’entre elles précisent toucher des personnes défavorisées, soit un pourcentage très élevé comparé à la moyenne nationale (8 %). Les associations culturelles représentent 19 % du paysage associatif local. Une petite moitié d’entre elles sont plus spécifiquement basées sur l’échange culturel, les liens intergénérationnels et communautaires, ce qui est en adéquation avec la mixité sociale locale. Les associations d’opinion, d’expression, de défense des droits et des causes sont proportionnellement plus nombreuses à Vénissieux (19 % contre 15 % en France). Les assocations d’éducation, de formation et d’insertion constituent aussi une véritable spécificité locale avec un taux de 17 % contre 4 % au niveau national.
Le financement public touche 58 % des associations interrogées, soit une moyenne légèrement inférieure à la moyenne nationale (63 %).
Côté dirigeants, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre la parité ! Si 63 % des femmes occupent les postes de secrétaire, la tendance commence à s’inverser quand il s’agit du poste de trésorier. Elles ne sont plus que 48 % contre 52 % d’hommes. Quant au Président, il s’écrit surtout au masculin puisque les associations sont présidées essentiellement par des hommes : 71% contre 29 %. Des dirigeants à 41 % ouvriers ou employés, alors qu’au niveau national ils sont 27 %. Ce qui s’explique par la forte présence des classes populaires dans la commune.
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