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Un plan de 19 millions d’économies imposé à Bosch Rexroth

Le groupe allemand Bosch enjoint à sa division Rexroth DSI de Vénissieux de réaliser 19 millions d’économies d’ici à fin 2018. La mesure, annoncée le 2 février, risque d’entraîner de nouvelles suppressions d’emplois.

Rassemblement ˆ l'appel des syndicats devant le site de Rexroth. 18 fev. 2016. concernŽes, les entreprises Rexroth DSI, SAS et Sillia Gilles De Gea de la CGT Rexroth

Le groupe allemand Bosch enjoint à sa division Rexroth DSI de Vénissieux de réaliser 19 millions d’économies d’ici à fin 2018. La mesure, annoncée le 2 février, risque d’entraîner de nouvelles suppressions d’emplois.

Ils évoquent la menace de « la fin de Rexroth à Vénissieux » et « 380 postes directement menacés ». Le 18 février, les syndicats CGT, CFE-CGC et FO ont organisé un débrayage de deux heures à l’entrée de l’usine (notre photo), pour alerter l’opinion et interpeller les pouvoirs publics sur les conséquences des économies demandées à Rexroth DSI Vénissieux (19 millions en 3 ans). Cette unité conçoit, fabrique et vend des composants hydrauliques et électroniques pour les engins agricoles et de travaux publics. « Les salariés sont très inquiets, car le plan de restructuration proposé par le directoire de la division est injuste et irresponsable, explique Gilles De Gea (CGT), au nom de l’intersyndicale. Injuste, parce que l’unité ciblée est très souvent félicitée pour la qualité de ses produits et ses performances en termes de livraison. Irresponsable, parce que le directoire propose de délocaliser la production des distributeurs hydrauliques, qui représente pourtant 60 % du chiffre d’affaires de DSI ! »

La corde ou le revolver
Le comité d’entreprise a mandaté le cabinet d’expertise Secafi pour explorer des solutions alternatives permettant d’assurer l’avenir du site. Ses propositions seront communiquées courant mars à la direction locale. Laquelle pourra choisir de les inclure à ses propres pistes et communiquer le tout au siège, en Allemagne, d’ici fin avril, pour une décision définitive en juin. Pour Patrick Faure, délégué CFE-CGC, le processus de co-élaboration du plan d’économies proposé par la direction allemande, « c’est un peu nous donner le choix entre la corde et le revolver pour se supprimer ». Selon Gilles De Gea, « On cherche notre caution pour faire avaler aux salariés des choix douloureux et inefficaces. » Une analyse que ne partage pas le directeur du site Bosch de Vénissieux. Marc Baeumlin estime que la proposition du directoire n’est qu’une « orientation, pas une décision ». Observant que tous les sites de Bosch Rexroth dans le monde sont concernés par des plans d’économie, pas seulement celui de Vénissieux, il tient à dédramatiser les restrictions imposées par la maison mère. « Notre chiffre d’affaires est de 80 millions d’euros par an et le plan d’économie de 19 millions sur 3 ans. Les économies à réaliser représentent donc 6,3 millions par an, soit 8 % du chiffre d’affaires annuel, c’est faisable, on va y arriver » assure-t-il.

Surcapacités
Syndicats et direction sont d’accord sur un point : Bosch Rexroth DSI est en surcapacité de production. Plombée par la récession en Amérique latine, l’essoufflement de la croissance chinoise et la crise en Europe, la demande mondiale en engins pour le BTP et l’agriculture a chuté. Et pas de relance en vue avant 2020. Or Bosch avait réalisé des investissements massifs en Asie. Les syndicats accusent la multinationale d’avoir eu les yeux plus gros que le ventre, et de faire payer aujourd’hui à ses salariés français « les conséquences logiques de choix stratégiques désastreux. » Car ce sont les sites à bas coûts, turcs, indiens et chinois, qui bénéficieraient des restructurations programmées. En 2011, le CE avait déclenché un droit d’alerte pour tenter d’empêcher « des investissements pharaoniques » (dixit les syndicats) et des transferts de productions en Chine, en Turquie, en Inde et au Brésil. « Alors que la conjoncture se retournait déjà, le directoire de Bosch Rexroth a foncé droit dans le mur » estime l’intersyndicale.

Table-ronde
Michèle Picard, maire de Vénissieux, est venue le 18 février apporter aux salariés mobilisés son soutien et celui du « Comité de défense pour l’emploi, l’industrie et les savoir-faire ». Elle appuie la demande de l’intersyndicale d’une table-ronde avec le gouvernement et Bosch. « La France est le deuxième marché européen du groupe Bosch, l’État doit peser de tout son poids dans ce dossier, lance l’élue. Notre pays ne peut pas vivre seulement des services et du tourisme, nous avons besoin de l’industrie. À Vénissieux, elle représente le tiers des emplois. Il y en a marre que les salariés soient toujours les victimes du Monopoly financier, ils ne sont pas des Kleenex que l’on jette après usage ! » De son côté, le directeur du site s’engage à « bâtir un plan favorisant la pérennité de toutes les activités du site en préservant ses savoir-faire et sa cohésion et en prenant en compte la dimension sociale. »

Le site Bosch de Vénissieux regroupe Robert Bosch France (production d’éléments Diesel, 150 salariés), Bosch Rexroth DSI (production de composants hydrauliques, 380 salariés) et Bosch Rexroth SAS (service commercial, 200 salariés).

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